Vous trouverez ici des précisions sur mon choix de publication. L'introduction suit. Il y est encore question de liberté mais aussi de politique, car nos modes de vie en sont imprégnés. Nous avons ainsi, à notre portée, une forme de revendication et un levier de transformation très puissants: nos manières de vivre peuvent changer le monde.
Pourquoi ?
Ce journal est proposé de manière indépendante, sans passer par les services d’une entreprise appartenant à un grand groupe. Il est autoédité sous licence libre et contribue, de ce fait, à la construction de communs culturels.
Au fil des années, ce journal mue en support de réflexion sur les rigidités des mondes sociaux et sur les difficultés à les rendre plus souples, plus tolérants, plus conscients de la nécessité de célébrer la différence. Il constitue une part de ma contribution au débat public sur le sens du travail, l’autonomie et la liberté.
Ce journal est engagé à gauche et défend, entre autres, la réappropriation de la liberté par la gauche. Il est aussi très clairement contre tous les mouvements qui voient la différence comme un danger et les individus différents (que ce soit par leur apparence, leurs capacités physiques ou intellectuelles, leur religion, couleur de peau, leurs valeurs…) comme des cibles à abattre. Il est temps de s’indigner ET de s’engager contre les franges minoritaires, mais très actives qui promeuvent la suppression physique des opposants. Ah quels caïds que voilà ! Ces gros bras se pensent forts alors qu’ils ont peur de leur ombre.
Mais s’ils font des émules, ou du moins s’ils peuvent faire autant d’agitation, c’est principalement parce qu’une grande partie de la population reste apathique, indifférente. Mes observations sont limitées. En aucun cas, elles ne permettent de dresser un panorama général. Cependant, je me heurte de plus en plus constamment à des discours et des postures, des attitudes témoignant d’une indifférence parfois teintée de complaisance, voire de sympathie pour des discours, essentiellement d’extrême droite qui « défendrait les bons Français/citoyens ». Le piège est en train de se refermer : nous serons tous coupables de notre inaction.
J’en veux, en particulier, aux personnes se revendiquant de la gauche qui contribuent à disséminer des thèses complotistes et à tenir des discours défaitistes, les fesses bien au chaud devant leur télé. Non, nous ne sommes pas encore en dictature. Mais avec de tels « combattants », nous aurons vite fait de capituler. L’extrême droite a déjà gagné une grande bataille en banalisant ses idées et en pervertissant le débat public au point de le monopoliser. Il est temps de se lever pour des valeurs de respect de l’autre et de ne jamais tolérer l’intolérance.
Et il est temps de penser. Diogène cherchait un homme. Je cherche des humains qui pensent vraiment et qui ont le courage de défendre leurs convictions. Je cherche une pensée-action de gauche qui puisse, après avoir repoussé les obscurantismes (car nous sommes très clairement dans un temps de l’urgence), se mettre réellement au service de l’égalité et de la liberté.
Enfin, ce journal est à la disposition des chercheurs et de toute personne s’intéressant à la vie quotidienne, maintenant et dans le futur. Dans cette optique, il est également déposé auprès de l’Association pour l’autobiographie et le patrimoine autobiographique, APA, dont j’ai rejoint le groupe de Toulouse et où j’ai trouvé un espace peuplé de personnes qui pensent et sont au travail ; ce qui est suffisamment rare pour être salué.
INTRODUCTION
Terre, terre ! J’ai trouvé mon pays. Je le connaissais déjà, mais je n’avais pas franchi le pas de demander la résidence permanente, voire une forme d’appartenance pleine et entière et la délivrance d’un passeport. Ce pays, c’est l’écriture et non le voyage. Le voyage est un moyen de rendre cette traversée de la vie plus intéressante, mais il est au service de l’écriture. Je l’ai toujours su, ou plutôt je l’ai toujours voulu. Depuis petite, j’ai toujours aimé écrire et correspondre. Je disais, adolescente, que je voulais écrire et voyager. Je connaissais déjà mon pays, mais j’ai tourné autour. Au moment où me voilà plus mobile, car désormais en fourgon seul, sans caravane à tracter, j’affirme mon identité et mes racines. Je suis écrivaine nomade, mais avant tout écrivaine.
Comme pour l’année 2, il m’a fallu du temps pour enfin partager ce nouveau volume. La paresse y est certainement pour quelque chose ou plutôt le désintérêt pour le texte une fois écrit. Ce n’est pas un désintérêt pour les lecteurs, mais pour le produit fini. Comme probablement bon nombre d’auteurs, j’aime et j’ai besoin avant tout d’écrire. Si le texte pouvait ensuite se corriger tout seul, aller de lui-même frapper aux portes pour demander si les personnes mentionnées sont d’accord pour apparaître, et faire sa propre promotion, cela m’irait parfaitement. J’avoue ressentir aussi une sorte d’ennui à découper le journal en chapitres, même si cela permet une certaine vision d’ensemble.
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